Des périmètres de protection vont être mis en place autour des cliniques anglaises et galloises pratiquant l'avortement afin de tenir à l'écart les opposants et garantir que les femmes ne soient pas harcelées, a annoncé mercredi le gouvernement britannique.
Ces "zones tampons", qui vont être créées à partir du 31 octobre, s'étendront jusqu'à 150 mètres autour des cliniques en Angleterre et au Pays de Galles.
Il y sera illégal de "faire quoi que ce soit qui puisse influencer la décision" des femmes ayant recours à l'avortement et de "harceler" les personnes se rendant dans les cliniques.
"La sécurité et le bien-être des femmes qui ont recours aux services d'avortement sont notre priorité", a expliqué la secrétaire d'Etat à la Santé des femmes et à la Santé mentale, Gillian Joanna Merron, citée dans un communiqué. "
Aucune femme ne doit se sentir effrayée ou menacée lorsqu'elle accède à ces services, et il est normal qu'elle soit protégée contre tout abus ou harcèlement", a-t-elle ajouté.
En février, un prédicateur chrétien avait été condamné pour avoir manifesté près d'une clinique pratiquant des avortements à l'ouest de Londres. Cet homme de 72 ans avait brandi une pancarte avec un psaume de la Bible.
Le tribunal l'avait déclaré coupable, avait prononcé à son encontre des mesures de contrôle pendant 12 mois et l'avait condamné à payer 2.426 livres sterling (2.880 euros) de frais de justice.
Le prédicateur avait manifesté dans une zone tampon - la première du genre - mise en place par le conseil local. Après sa condamnation, des défenseurs de l'avortement avaient appelé à une législation au niveau national pour la création de zones tampons.
La loi avait été votée dès 2023, mais son application avait été retardée sous le gouvernement conservateur, en raison de débats autour des prières silencieuses.
Des groupes anti-avortement avaient affirmé que l'interdiction de ces prières représentait une menace à la liberté d'expression et à la croyance religieuse.
Le bureau du procureur, le Crown Prosecution Service, doit prochainement détailler ce qui sera autorisé et interdit dans les zones tampons, afin de "garantir la clarté et la cohérence de l'application de la nouvelle infraction", selon le ministère de l'Intérieur.
Les auteurs d'infraction seront passibles d'une amende.
La Rédaction (avec AFP)